Rob MacKillop, luthiste et guitariste professionnel écossais — 14 juillet 2025 | Édimbourg, Écosse

J’ai eu l’occasion de jouer l’incroyable luth 8c LLD® fait par la société Le Luth Doré®, et je ne peux qu’en dire du bien.

La première chose à dire est que ce luth baroque est aussi magnifique à voir qu’à entendre. Le Luth Doré est parvenu à proposer un instrument de niveau concert à un prix accessible pour beaucoup.

La facture est irréprochable : des bois excellents, travaillés avec maîtrise, et un son ample et chaleureux, avec la clarté requise pour la musique de Weiss.

Quelques aspects pratiques :

L’écartement des chœurs au chevalet est de 140 mm, identique à celui de l’Andreas Jauck conservé au musée de Yale, et seulement 2 mm de moins que les grands luths de Schelle (1744/48, Nuremberg) et de J. C. Hoffmann (1730, Bruxelles). Mon ancien luth professionnel à 13 chœurs avait une largeur de plus de 10 mm supérieure, ce qui rendait presque impossible de jouer les 13e et 1er chœurs en même temps.

Le luth « Weiss » de LLD m’a d’abord semblé étroit, mais au bout de quelques jours, je m’y suis senti parfaitement à l’aise. Les guitaristes découvrant le luth baroque le trouveront particulièrement confortable.

La table est recouverte d’un vernis très léger, suffisant pour réchauffer l’éclat naturel de l’épicéa (de belle qualité) et offrir un minimum de protection. Je dois avouer que je ne l’avais même pas remarqué – l’aspect est tout à fait normal. La rosace est découpée au laser, donc parfaitement nette. Ces deux choix ont sans doute permis de raccourcir les temps de fabrication, ce qui se reflète dans le prix – sans jamais compromettre la qualité de l’instrument.

La longueur vibrante est de 69 cm, ce qui est confortable, entre celle des luths français à 11 chœurs et celle de certains grands modèles allemands. Je pense que la majorité des musiciens s’en trouveront satisfaits, en particulier ceux qui découvrent le luth baroque.
Les cordes sont actuellement des Savarez, avec des chanterelles en carbone rectifié, des octaves basses et des fondamentales filées cuivre. Elles contribuent à un son puissant et projeté. Cela conviendra à la plupart des guitaristes ; certains luthistes expérimentés souhaiteront peut-être tester d’autres options – c’est toujours ainsi !

Les chevilles m’ont semblé très faciles à utiliser, ce qui n’est pas toujours le cas, même sur des luths haut de gamme. J’ai appliqué un peu de pâte sur les quatre cordes du cavalier grave.

Alors, à qui s’adresse ce luth ? Pour ma part, je n’hésiterais pas à l’utiliser en concert. Les professionnels soucieux de voyager sans leur précieux luth y trouveront un instrument secondaire sans perte de qualité. Les étudiants et jeunes professionnels, souvent amenés à jouer plusieurs types de luths, apprécieront ce niveau de qualité à un prix abordable – et je suppose que d’autres instruments de continuo sont déjà en préparation.

Les débutants, quant à eux, peuvent être rassurés : ils commenceront leur parcours avec un instrument qui les accompagnera pendant des décennies. Je l’ai d’ailleurs déjà recommandé à un de mes élèves à distance.

Le Luth Doré contribue à faire découvrir notre instrument à un nouveau public, qui, avec le temps, commandera peut-être des instruments auprès de luthiers locaux. Mais leur premier contact sera positif, leur permettant de développer leur musicalité et leur technique sans que l’instrument ne constitue un obstacle – ce que j’ai moi-même connu trop souvent par le passé.

Bravo à Miguel Serdoura et à toute l’équipe du Luth Doré pour avoir conçu un instrument aussi réussi. Je suis très impressionné !

Rob MacKillop est un luthiste et guitariste écossais reconnu, actif dans les domaines du répertoire ancien et de la musique contemporaine. Il se produit en soliste et enseigne en ligne auprès d’élèves du monde entier.

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